Sur ce sujet, il nous est impossible de ne pas mentionner l’anecdote de la fenêtre rapportée par Saint-Simon. Un jour qu’il visitait le chantier, Louis XIV aurait remarqué qu’une baie était plus petite que les autres. Louvois, qui ne pouvait croire qu’une telle erreur se soit glissée dans la construction, nia la présence de cette différence. Le roi nomma Le Nôtre arbitre. Ce dernier a mesuré la fenêtre et a donné raison au roi. Louvois s’est excusé.
La construction de l’édifice s’est échelonnée sur une courte période de temps car le roi a commencé à l’habiter en janvier 1688. L’édifice était à l’origine majestueusement orné à son couronnement de vases et groupes sculptés malheureusement disparus aujourd’hui.
La forme du nouvel édifice permet de conserver une bonne partie des jardins anciens qui sont embellis par Le Nôtre. Ce dernier crée quelques bassins et fontaines aujourd’hui disparus et installe un nouveau bosquet qui prend place derrière l’aile de la Galerie : le Bosquet des Sources.
Ce dernier constitue une revanche du jardinier sur Mansart, l’architecte de l’édifice, car ce dernier avait détruit à Versailles un bosquet ayant le même nom et le même thème. Les sources étaient constituées d’une série d’allées sinueuses enjambant de nombreux ruisseaux grâce à des petits ponts où l’on peut converser. Ce bosquet au dessin particulier venait rompre avec l’équilibre classique et quadrillé du jardin à la française. Le Nôtre introduisait dans le jardin une forme chaotique et désordonnée faisant contraste avec l’ordre classique.
Mansart récupère les statues de plomb qui ornaient le centre des bassins des bosquets détruits. Il les fait restaurer par Jean Hardy et les installe dans de nouveaux bassins qu’il crée à Trianon. Il crée les perspectives et axes qui manquaient à Trianon où l’exiguïté dominait jusqu’alors.
Le premier de ces axes passe au centre du Péristyle et va jusqu'à l’extrémité du bassin du Plat Fond créé dans son état actuel au tout début du XVIIIe siècle.