23 janvier 2008
Les rampes de Latone vont reprendre leur configuration d'origine...
Les travaux de replantation de la Salle des Bains d'Apollon ont commencé.

Extrait d'un texte d'André Malraux paru en 1982 dans le numéro 3189 de la revue
Atlantis. Il s'agit d'un essai se situant en dehors de toute chronologie et

d'exactitude historique, d'une sorte d'esquisse légèrement satirique et
pamphlétaire voulant évoquer quelques courants de pensée, une certaine
évolution des mentalités et surtout les influences possibles entre
l'antiquité et l'actualité d'alors. Il est à mon sens, malheureusemernt, prohétique
de ce qui se passe aujourd'hui:

Notre civilisation, devenue quantitative, est dominée par les sciences
mathématiques et physiques, et l'art tend à devenir un simple
tranquillisant, tout juste propre à aider à supporter ce que le matérialisme
peut avoir de contraignant. L'Art, en effet, devrait rester «la contrepartie
des formidables moyens d'abrutissement que la science moderne met à la
disposition de l'Homme. Si l'Art s'était maintenu fidèle à ses origines, qui
sont essentiellement symboliques et rituelles, il n'aurait jamais perdu son
caractère sacré»

L'Art est victime d'une triple décadence : «Il a d'abord en effet exprimé le
sacré; il a ensuite exprimé le monde idéalisé par l'artiste; enfin il
n'exprime plus que lui-même»

L'homme a oublié que l'Art et le Sacré avaient une origine commune et qu'ils
devaient, l'un et l'autre signifier ce qui le dépasse et l'élève au-dessus de
lui-même et l'homme, hôte du cosmos, ne sent plus qu'il vit dans une
harmonie sublime et qu'il n'est pas possible qu'il n'y ait point d'accord
entre ce qui est en lui et ce qui est hors de lui.